Archives de l’auteur : charlotteticot

Je manifeste!

Il y a de cela quelques mois, un ignare et de fait un connard m’interpelait sur les réseaux sociaux, sans consistance mais avec arrogance, me nommant comme suit : »l’Israélienne ».
Par conséquent, je rectifie : je ne suis pas israélienne, pour la seule raison que le sort a décidé que je naisse en France et que je n’aurais pas la prétention, la vanité, la suffisance et encore moins le droit d’affirmer l’être, à défaut de ne m’être démocratiquement battue pour la sauvegarde physique et morale de cet Etat de Droit agressé, à la même heure à laquelle les civils palestiniens ont mal et pour pas loin des mêmes causes que de rappeler est inutile.

Voilà qui est fait. Ce jour-ci fut le premier jour au cours duquel je pris le parti de dire mon avis sur le conflit, LE conflit, celui qui conduit à tant de vacarmes, de drames et surtout d’amalgames. Le conflit, celui qui est instrumentalisé par une frange du peuple français, la frange que les juifs et/ou les arabes dérangent, la frange dont les esprits s’enflamment alors même que jamais ils n’ont cherché à comprendre. Qui de celui qui a osé se prononcer a déjà voyagé dans cette contrée, qui encore a davantage fait l’effort d’ouvrir, de lire, de regarder ou d’écouter les témoignages de la presse étrangère quant à l’affaire? J’ai honte de ce que nous sommes –nous français- de véritables moutons, peu affables, particulièrement paresseux et tellement cons!

Tu m’appelles le diable parce que je suis juive ou parce que je serais sioniste selon toi, mais sais-tu définir le sionisme? Je te mets sur la piste, mieux, puisque je ne suis pas seulement juive mais aussi un peu vive, j’ouvre le dictionnaire pour toi : tu vas rire, le sionisme n’est pas le juif, le sionisme est la volonté de reconnaitre la possibilité pour les juifs -s’ils entendent le faire- de s’établir géographiquement et identitairement (pardon pour le néologisme) sur une terre…Ah oui, il y a le bord de mer aussi…Et cette terre, ils la partagent néanmoins volontiers avec tous les musulmans, bouddhistes -quoiqu’ils soient moins nombreux- et chrétiens qui y résident heureux avec autant de confort et de légitimité que leurs voisins de palier.
Alors le diable ne serait-il pas plutôt l’âne qui condamne sans savoir ni même voir?
J’ai une suggestion à te faire : rends-toi sur place, côtoie le quotidien des habitants de toute cette région et reviens avec des vérités.

Vous savez pourquoi je ne me suis jamais exprimée sur ce sujet, alors pourtant que l’on m’y a bien souvent invitée, parfois me l’a reproché, car je considère ne pas avoir les clés pour ce faire.
Mais il suffit, je ne peux plus me taire.
Je pourrais me cacher derrière mon nom, « Ticot, tu crois que c’est juif? » Ai-je souvent entendu de la langue pendue des plus méprisants. Eh oui, mais promis je n’approcherai pas ton petit ami!

Je ne peux plus me taire!

Je ne peux plus me taire parce que Mohamed Merah et Mehdi Nemmouche ont existé et se sont recommandés du prétexte louche que de tuer est accomplir leur destinée alors qu’ils ne sont que deux tarés farouches.

Je ne peux plus me taire quand j’entends qu’ils en ont appelés à Allah, quand moi j’ai lu le Coran et sait qu’il n’est jamais question de massacrer ni le juif ni le mécréant, mais simplement de combattre l’absence de foi et de connaissance des lois comme il est enjoint dans toutes les religions, dans tous nos textes sacrés. Ah si, c’est vrai, il est une Sourate qui fait référence au peuple juif mais j’ai appris que lorsque l’on veut lire, l’on ne doit pas seulement lire mais réfléchir, s’assurer de la source et avoir un peu plus de ressource : eh bien, cette Sourate date du treizième siècle, siècle des croisades, encore une guerre des terres… Elle n’a donc rien de prophétique mais tout d’économique et une simple dimension historique.

Je ne peux donc pas plus me taire quand un philosophe, Daniel Sibony pour ne pas le citer, se sert d’un tel passage pour crier à l’orage, à l’ouragan Islam, en oubliant que Mahomet demande de pleurer le décès de son frère juif dès lors qu’Ismaël était le frère de sang d’un juif.

Je ne peux donc plus me taire et ignorer Eyal, Guilad, Naftali et Mohamed, victimes de la plus vile des violences : la stupidité, l’interprétation erronée de nos textes sacrés et de la mission d’importance que nous confient précieusement nos religions, faire office de pureté, d’intégrité et de respect envers tout celui à qui Dieu a donné la vie, puisqu’il est une partie de lui, pour ceux qui croient en lui. Pour ceux qui n’y croient pas, alors considérez que Dieu n’est jamais que l’image de vos conscience et moralité.

Je ne peux plus me taire puisque l’antisémitisme se drape dans l’antisionisme, se réfugiant derrière un jeu étymologique tellement précaire. Ce matin, on m’asserte que sémite ne concerne que les arabes et les juifs séfarades. Mon Dieu, j’en appelle à ta grâce, vient en aide à ces bécasses. Nous aussi, juifs du Caucase ou de Manheim utilisons les langues sémites.

Je ne peux plus me taire quand est lancé « mort aux juifs » à l’occasion d’une manifestation qui devrait se tenir au profit des civils palestiniens tout à fait innocents et parachutés au coeur d’une guerre dont ils ne veulent pas, servant de boucliers humains aux saletés du Hamas et de dommages collatéraux à l’action voulue ciblée de l’armée d’Israël. Et je m’attache à croire que ce ne sont pas les musulmans sachant lire le Coran qui osent prononcer ces paroles de haine mais les ignorants avides de faire couler du sang.

Je ne peux plus me taire alors que je lis la réaction de Natacha Polony. Mais non pas toi… Si un jour je deviens chroniqueuse et j’en serais heureuse, ce sera pour atteindre progressivement -à force d’investigations sur les thèmes abordés réalisées avec passion- son niveau de connaissance et d’intelligence, sa culture, pas banale n’est-ce pas? Mais là… Là, elle se prononce sur la politique proche-orientale à l’aide de propos tout à fait orientés par son ancrage et encrage dans la presse française. Pour sûr, elle voulait bien agir, dénoncer cette xénophobie, cette maladie qui est en en train de se propager; mais toi, citoyen du monde, tu ne peux pas adhérer sans suggérer à tous tes contacts d’ouvrir la presse internationale à ce sujet et de jeter à la poubelle toutes tes idées pré formées par les immondes manipulations de certains de nos médias.

Je ne pourrai pas me taire tant que le Hamas s’armera en partie grâce aux aides de l’Union Européenne, aides censées nourrir les civils palestiniens, victimes de ce marasme, que les occidentaux préfèrent ignorer par des pirouettes diplomatiques. Mais ça devient insensé!

Je ne pourrai pas me taire tant que le Front National continuera à obtenir de tels scores, car il faut de l’inconscience ou pire une réelle adhésion à leurs instincts de violence pour trouver en ces porcs un salut attendu.

Je ne voulais pas écrire sur le sujet pour les raisons précités mais je crois qu’il est temps… je crois qu’il est temps parce que la présence des juifs est en danger en France et que j’ai confiance en l’importance de la diaspora et en son influence positive sur tout un chacun car « je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes ».

Et j’ai peur, je crains que soit arrivée l’heure d’une scission sans cohérence entre les juifs et les arabes de France. Ce serait un non-sens. Nous avons tant de ressemblances.

Tenez, un jour je me suis faite arrêtée par un passager dans un bus qui m’a demandé avec une très jolie naïveté mais de façon si franche : « tu es blanche, mais tu as une tête d’arabe, t’es quoi toi? » Eh ben voilà, toi, tu as tout compris!

L’un de mes amis, quant à lui, me chuchote souvent « Charlotte, tu es une beurette dans l’âme ». Eh bien, je m’en acclame : premièrement parce que je suis fascinée par cette civilisation, son langage, son bagage, deuxièmement parce que c’est mettre l’accent sur mes valeurs, celles qui habitent mon cœur et président à mon comportement. Et je clame qu’elles ne sont en rien éloignées de celles qui ont été l’objet de mon éducation, la mienne, la tienne et celle de tous les juifs et musulmans correctement dirigés.

Je finirai par une anecdote, une note plutôt : je rentre d’un voyage organisé en Turquie et dans le cadre qui nous était destiné, tout le monde se fréquentait, s’aimait, qu’ils aient été d’Afrique ou Asiatiques, d’Italie ou de Turquie, Arméniens ou Israéliens. Tous s’amusaient de concert sans aucune méfiance ou réticence sectaire. Et là-bas je me suis dit, si seulement la vie c’était la Turquie!

Alors je ne peux plus me taire et je manifeste! Je manifeste mais jamais pour diviser encore moins pour casser… je manifeste ma pensée… pour agiter et essayer de nous sauver sans se sauver.

Pauvre France!

J’avais décidé de ne pas en parler… Non vraiment, je vous assure, mais à mesure des évènements, à l’allure à laquelle le pire se profile, je ne peux plus me contenir, j’ai la charge -la charge qui contraint tout citoyen habile- la charge de me révolter et ce même si cela doit me coûter une fatwa en provenance du gouvernement.
Pauvre France…

Ah attendez!
Préliminaire : il ne s’agit pas ici d’accentuer les clivages partisans et les guerres d’appartenance. Je ne suis ni de gauche ni de droite, juste une gauchère adroite.

Je disais? Ah oui…Pauvre France…
Le Front dit « national » grand vainqueur des élections européennes dit-on? Sa dénomination n’est alors plus un leurre! Oui, c’est un malheur et mes illusions me commandent de condamner -encore- avec autant de passion et de vigueur qu’au temps de mes premiers écrits. Mais, ceci posé, passons… Je ne veux pas que mon lecteur débande et puis pourquoi disserter sur un sujet que d’autres avant moi, mieux que moi, ont appréhendé et analysé avec le dessein ambitieux de réveiller les français. Donc, faisons fi à plus forte raison des manipulations politiques orchestrées avec affection par la maîtresse femme du parti, qui a soufflé un si léger calembour, un infâme trait d’humour à son cher papa afin de pouvoir ensuite lui coller un blâme, le renier et confirmer un électorat ignorant l’histoire et que même la détresse et le désespoir ne peuvent pas excuser.

Du reste, ne parlons pas non plus de l’UMP, aujourd’hui incapable d’inventer sa propre destinée, qui a cru bon de miser sur une propagande anti-Hollande, repérable, sans demi-mesure et en aucun cas réparable et s’est maladroitement auto-flagellée, coulée et bien sûr pris une veste.

Ne rabâchons pas non plus les dossiers privés de la présidence qui, outre la malséance, en disent long sur la qualité de la gouvernance et, pire, inspirent la méfiance amère de nos partenaires.

Mon récit commence alors que je suis en partance pour la douce Provence. Au coeur de la brousse, je reçois toutefois les ondes de BFM business (pour mémoire, je ne suis toujours pas de droite) et je me laisse captiver par la voix et la délicatesse des propos de l’animateur radio.

Toshiba, le grand fabricant japonais de matériel électronique et informatique, s’attelle à faire une offre à General Electric, préfigurant alors de l’éventuel rachat d’Alstom par son concurrent « outre-continent » : a priori, ceci permettrait au premier d’accroître encore ses activités de distribution d’électricité en comblant une branche dont il se dit en carence et de tripler son chiffre d’affaire.
Hisao Tanaka en profite pour se payer notre pomme et nous jeter insidieusement l’opprobre, pourtant sans ironie. Le géant japonais dit parier –et je cite la traduction donnée avec abnégation- « sur le fait que General Electric (GE) ne fait pas de ce dossier une priorité et serait prêt à le lui rétrocéder pour la bouchée de pain que représenterait l’acquisition, pour l’une ou l’autre des deux enseignes étrangères d’ailleurs ». A la bonne heure… Et comme on dit en berbère « La h’chouma! » Voici en une locution, en une bonne beigne aussi, décrite la faiblesse et la mollesse de notre économie, pire son apathie.
Cela vous dépite? Eh bien figurez-vous que nos gouvernants, eux, pas vraiment!
En pleine crise, Monsieur Montebourg bourre de fautes d’orthographe une lettre transmise au Président Directeur Général de GE, rejetant sans nuances et avec arrogance, en un paragraphe, toute avance, toute proposition en sa provenance. Mes aïeux!
Attention, je ne prétends pas qu’il faille à tout prix céder l’une de nos dernières fiertés nationales mais mettons-y au moins les formes, soyons courtois et sans être les plus ingénieux, tâchons de rester dans la norme!
Dix milliards, voilà ce qui serait revenu dans les caisses de l’Etat, fruit de la recapitalisation dont Alstom a fait l’objet il y a de cela quelques années dans le but d’être redressée : vu le montant de notre dette publique, ne soyons pas pudique d’affirmer que c’eût pu être utile!
Toutefois, il est vrai que si nos trains devenaient américains, on ne se sentirait plus tout à fait autosuffisants et si nous pouvons rester unis comme aux Etats-Unis le Texas et la Californie pourquoi s’en priver? Bien oui, il y a Siemens et Siemens est Allemand! Blanc… Non, non, Angela n’en veut pas, elle a ses TGV, c’était même la première à les posséder; que va-t-elle faire des nôtres, ils ne rentrent même pas dans les rails?

On se vautre, mais Madame Merkel est gracieuse, elle ne se mêle pas notre pagaille. Elle se contentera de rappeler à Manuel Valls –de manière vigoureuse mais obséquieuse- que la France ne s’en sortira pas en faisant cavalier seul, de l’envelopper dans un linceul en déclarant l’incompétence de ce dernier à tenir ses promesses de croissance, pour finir par lui signifier avec tendresse que du cours de l’euro à la cour de l’Elysée, aucune décision n’est plus du ressort des nations et que si notre souveraineté ne se courbe pas devant la Constitution de l’Union, la situation n’aura de cesse d’empirer.

Ah oui, parce qu’en sus, les français se procurent le plaisir excentrique d’être eurosceptiques. Si, si, je vous jure!
Mais les français, ont-ils noté que la Pologne est aujourd’hui Etat fort grâce à la besogne de notre Union Européenne et que récemment c’est elle qui s’est proposée en renfort afin d’amenuiser notre peine?
Rendez-vous compte, voilà la France, l’Etat Européen qui détient le plus de savoir-faire et de matières premières mais qui n’a pas honte d’être le seul –sur vingt huit Etats membres de l’Union Européenne- à ne pas être excédentaire.

Comment fait-on pour être si mauvais? Allez-vous me demander. Très simplement! On est bon là-dedans!
Figurez-vous que nous importons plus que nous exportons, tandis que nos voisins sont parvenus à être autosuffisants quand et même s’ils ne gagnent pas d’argent.

Nous sommes protectionnistes, obtus et carrément extrémistes.

Evidemment qu’il est malheureux voire douloureux, attristant et même affligeant qu’où que tu poses tes bagages, quel que soit le paysage, tout ait le même visage, mais faut-il que notre volonté de non-conformité vienne nous ruiner?
Nous sommes bercés dans l’illusion que l’avenue Montaigne est le centre de la mode, non du monde, alors que tout leur stock est à l’étranger et qu’elle a été mieux que copiée, dépassée. Faites le test, réclamez une paire de chaussures qui est en rupture dans notre jolie capitale, c’est en Chine, au Japon, au Brésil ou sur une île qu’ils vous la trouveront; tapez sur un moteur de recherche « Louis Vuitton Singapour » pas banal hein? Alors, lâchons un peu de lest et jouons le jeu de la globalisation et quant à l’Europe, soyons pour et apportons notre concours.

François Mitterrand, en 1983, alors que je n’étais même pas encore née et encore moins conçue, avait alors dû faire face à un bilan bien plus inquiétant. Comme aujourd’hui, notre pays importait, mais n’exportait que rarement : sa monnaie d’échange, le dollar, écrasait le franc et pour pouvoir payer le prix des produits importés, il fallait bien échanger notre monnaie -dont les américains ne voulaient pas s’encombrer- contre la leur. Face à la faible cotation du franc, les grands patrons ont pris peur et ont décidé de liquider leurs avoirs pour acquérir du dollar. Est arrivé ce à quoi l’on tentait d’échapper : un entier épuisement des ressources monétaires pouvant mener à une disparition totale des devises nationales. Trois premiers ministres se sont officieusement succédés au pied levé (Pierre Mauroy, Pierre Bérégovoy et Jacques Delors) et la solution a finalement été apportée par Mitterrand lui-même : la dévaluation du franc.

Je n’opère pas là mon « coming out » de mitterrandienne d’hier, loin s’en faut, je fonde sur le poids de l’Euro dans le marché monde le fait que l’Union Européenne est et restera un pansement d’une grande efficacité pour nous français.

J’ajoute, sans suffisance ni impertinence, ni même pour la seule jouissance de la joute, mais avec un peu de fierté il faut l’avouer, que celui qui jamais ne lit ne peut prendre conscience de ce qu’est l’Europe. Et Hop, c’est gratuit.

Bien, il ne me reste plus qu’à dédramatiser –je ne souhaite pas vous gâcher la nuit- et pour citer un poète marseillais : « relativise ferme les yeux, imagine-toi, imagine ta vie dans ces pays où les hommes politiques sont en tréi, où la liberté d’expression est une conspiration, où le dollar civilise avec des canons, où l’on meurt d’une simple fièvre, où les épidémies se promènent sans laisse, crois-tu vraiment tenir sous la canicule de ces pays où pendant deux mois tu bronzes, eux toute l’année ils brûlent; imagine ta vie sans eau potable, pas de douche les jours de pluie, pas de bouffe mise sur la table ».

Ca va mieux? Très bien, alors à présent vous pouvez fermer les yeux. Mais s’il-vous-plaît uniquement pour vous endormir et plus jamais sur votre devenir.

Aucun parent ne connaît son enfant!

Aucun parent ne connaît réellement son enfant… Maman, si tu me lis, n’y vois rien de personnel, c’est fonctionnel! Et puis, finalement, aucun être humain ne connaît réellement son voisin, au moins avant de l’avoir écouté vraiment, avant de n’avoir écouté son cœur pleurer, de n’avoir entendu son âme hurler, n’avoir pas seulement regardé ses lèvres bouger, pas seulement discerné ses cris, segment de sa pensée.

Il n’y a là rien de cynique. Je m’explique!

J’étais en voyage à Amsterdam -n’insistez pas, je ne vous dirai pas pourquoi- et outre la légèreté des dames et la gaieté ou plutôt le carnage des camés, j’ai visité la célèbre mais non moins funèbre Maison d’Anne Frank.
Vous avez tous évidemment entendu parler de cette enfant, restée cachée avec ses parents pendant plus de 2ans, du 6 juillet 1942 au 1er août 1944, dans l’annexe de l’entreprise d’Otto Franck, le père de famille, afin de tenter d’échapper à leur triste sort, celui que leur réservaient les nazis.
Je dois préciser qu’appréhender la shoah, c’est par héritage, toujours un peu complexe, dans nos lignées juives de l’Est. Et puis, pour être tout à fait honnête, je craignais -puisque nous portons traditionnellement un bagage de culpabilité tout particulier- de ne rien ressentir en pénétrant cette maison vide d’habitants qu’on m’avait virtuellement forcée à habiter à pas moins de cinq ans; d’en sortir indemne quoi!
Eh bien, il n’en fut rien. Car -sans minimiser tout ce qui a trait à cette doctrine qui abomine et à tout un peuple, aux miens, qu’ils soient juifs, français ou de toute autre contrée, traités comme des chiens et exterminés et pour ne pas redire ce que d’autres ont pu décrire mieux que moi- deux autres éléments, que dis-je des fondements, ont à jamais marqué ma façon de réfléchir et avec elle mon devenir.

Anne… Mais qui pouvait imaginer qu’une petite fille était capable d’autant de profondeur, d’analyser sa condition et de disposer de son propre bonheur, de mesurer sa chance, de faire face à la providence avec audace, d’accepter l’inacceptable et maîtriser sa vie, sa destinée avec autant d’optimisme que de réalisme et d’abnégation.
Preuve en est… En dehors de son journal qui fut un trésor d’authenticité éclairée et la façon la plus impériale de témoigner, il est communément raconté qu’une fois déportée, ce n’est que lorsqu’une amie de la famille lui apprit que ses amours étaient tous partis, commettant une erreur fatale puisqu’Otto était alors toujours en vie, qu’Anne perdit sa manne et, comme une rose qui se fane prématurément, se laissa doucement aller et abandonna ses pétales dans la flore abyssale, l’allée de la mort.
Ah…si seulement la petite fille avait su que son père était rentré sauf de la guerre -une donnée qui valait de l’or, celle qui lui aurait fallu pour que se réchauffe son corps- peut-être se serait-elle battue un mois de plus, le mois de la liberté et de toutes ses velléités, puisqu’advint alors la libération.

Quant à Otto Frank, il eut besoin de plusieurs mois avant qu’il ne transgresse la promesse faite à son enfant. Il ouvrit son journal intime et il y découvrit ce qu’il était loin de soupçonner: sa petite fille était devenue, au fil de sa vie souterraine, une adulte sublime… une femme qui, loin d’être une victime, s’exprime et ranime chaque jour la flamme qui l’habite, l’habite elle et tous ses colocataires. Quelle est belle cette petite!
Et là, Otto dit quelque chose, se dit quelque chose, quelque chose qu’il nous fait partager et qu’on entend très bien, quelque chose qui nous fait tous souffrir, que l’on soit d’un côté ou de l’autre de la proposition et sans exception : « Aucun parent ne connaît réellement son enfant ». Et puis, finalement, aucun être humain ne connaît réellement son voisin, au moins avant de l’avoir écouté vraiment, avant de n’avoir écouté son cœur pleurer, de n’avoir entendu son âme hurler, n’avoir pas seulement regardé ses lèvres bouger, pas seulement discerné ses cris, segment de sa pensée.

C’était ça l’objet de Politiquement Inconnus, voyez-vous; au fond, c’est elle qui m’a inspirée!
« On ne connaît vraiment les gens qu’après avoir eu une bonne dispute avec eux » disait la demoiselle au caractère bien trempé, à l’individualité affirmée, à la personnalité singulière (c’est un pléonasme mais j’y mets tellement d’enthousiasme).
Et bien j’ai voulu disputer de tels sujets, ceux qui font notre société, avec vous, avec tous les administrés, afin de m’assurer que jamais leurs volontés, vos volontés ne soient passées sous silence: même des invectives, pourvu qu‘elles s’inscrivent dans l’histoire!
Un devoir de mémoire oui, mais aussi un but: ne jamais sursoir à agir quand on est sincère, ne jamais attendre plus d’une minute pour commencer à changer le monde.
Pourtant, ne va pas t’imaginer que c’est facile d’être le point de mire des critiques! J’ai pris un risque! Mais enfin, tant que je pourrai continuer à regarder le ciel sans crainte, je tâcherai de secouer l’univers, mon univers et l’ensemble de l’humanité et de laisser mon empreinte partout où l’on noue notre esprit et avec lui notre sens de l’intelligence et de la tolérance, partout où l’on essaie de nous prendre pour des cons.

Lorsque j’écris, je ne suis ni nantie, ni indigente, ni affreuse, ni jolie, ni ignorante, ni intelligente, ni grivoise, ni bourgeoise, ni méfiante, ni confiante, ni malheureuse contre toute attente, mais je suis consciente et aimante, juste moi avec émoi, je suis une petite Anne Franck qui souhaite que jamais plus place ne soit faite aux extrêmes, ni que jamais plus une telle dame ne se fasse voler son âme.

La vie est courte, n’attendez pas que ceux que vous aimez ne soient plus, écoutez-les mais écoutez-les vraiment…

« Hum Charal… »

Depuis quelques jours, les clients ont pu constater dans certains supermarchés l’installation de systèmes d’antivols sur les emballages de viande; une mesure qui fait suite à la recrudescence des vols de steak, survenue à la période de Noël.

A croire que la crise n’est pas qu’une manipulation politico-médiatique finalement?!

Autrefois, c’étaient les cosmétiques qui figuraient au premier choix des chapardeurs; aujourd’hui on chipe pour un besoin aussi élémentaire que celui de se nourrir.
Nous voici rendus au temps des Misérables, préfigurant –j’ose l’évoquer- la Révolution Française! A bon entendeur!

Alors que faut-il en penser?

L’article du Code Pénal faisant état du « statut de nécessité » disculperait a priori un tel pillage, à condition que le butin permette à maman de fournir les aliments à son enfant : cohérence plus qu’indulgence, non?

Et puis bonheur aux agriculteurs : la filière agricole vient à l’instant d’être relancée et s’apprête à toucher le pactole! La barbaque devient un produit de luxe et d’opulence!

Le PDG de Charal aurait été bien inspiré d’épargner nos oreilles pour gagner son oseille, de se garder des dépenses colossales engagées en publicités et de faire preuve de patience puisque son heure vient de sonner.

A moins que toute cette histoire ne soit qu’un nouveau moyen de sursoir au scandale?

Depuis l’affaire du cheval, ah, il a pris cher le bœuf!

Encore faut-il rappeler que dans certaines contrées, l’on chasse encore le gibier…
Ce sont les végétariens qui doivent bien se marrer…

Eh ben, on est mal barrés!

(Inspirations : Nabil Drissi)

Rue Saint-Denis…

Un jeudi d’hiver, alors que je venais d’avaler de travers, après l’adoption par l’Assemblée Nationale du texte bancal de la proposition de loi qui –je cite- vise à lutter contre la prostitution, je décidai d’enfiler mes jambières et mon cache-misère, mes talons aiguilles comme d’ordinaire chaussés à mon pied, et d’aller rendre visite, rue Saint-Denis, aux experts de la bite afin de m’entretenir à ce sujet avec ces derniers.

Sans grand étonnement, les propriétaires de sex-shop, prudents et patelins, m’ont assuré « ah nous? Nous ne sommes pas vraiment concernés… » Ah oui? Et la fille qui est planquée derrière le rideau, elle est là en déco’?

Bref, je sortis de « Royaume Kiki » et repris mon chemin jusqu’à rencontrer lesdites prostituées. Je dois préciser que j’étais alors accompagnée, craignant un peu de me cogner aux réactions énervées voire au danger… Préjugé, conséquence de mon ignorance du suspect! J’y ai coudoyé des femmes sublimes et bien plus magnanimes que les légitimes! Chacune s’est laissée aller à me conter un petit bout de son histoire, aucune n’a manqué de m’émouvoir.

A l’issue des entrevues, je suggérai aux filles de faire le récit de leur vie… devant caméra. Le ton changea! J’entendais bien que les filles de joie ont aussi le droit de préserver leur famille, mais j’étais obsédée par ma volonté de crier à Najat Vallaud Belckacem combien son projet est extrême et tranche trop vite le dilemme sans considérer l’hétérogénéité des réalités. Et je n’allais pas tarder à ratifier mon présupposé.

Au crépuscule, je m’apprête à regagner mon véhicule… J’emprunte la rue Blondel et je bouscule la dernière bagasse de la place. Qu’est-ce qu’elle est belle! Un mètre quatre vingt, un corps de mannequin, des traits aussi finement dessinés que ses pensées et sa subtilité semblaient aiguisées, un sourire de sainte, une femme des rues oui… mais loin d’être de petite vertu; elle avait de l’or dans les mains, elle était à elle seule un empire et elle était là, glissée dans le linceul d’une marie-couche-toi-là, avec pour couverture de ses ébats, son hallucinante fourrure.

Je m’approchai à petits pas de cette dame aussi fascinante que troublante à l’étude de mon éducation et de mes viles certitudes : bien sûr, son quotidien m’inspirait le mélodrame et sa destinée la fatalité.
Sans surprise, la première question que je lui adressai :
– « Sous l’emprise de qui es-tu pour avoir fait du trottoir ton territoire? »
Avec beaucoup de délicatesse, elle répondit à ma maladresse :
– « Ma chérie, je suis une tradi’ moi, personne ne me contraint! »
– « Pourquoi tu n’es pas serveuse, vendeuse ou encore comédienne avec ton minois? » Persévérai-je.
– « Mais ma chérie, tu sais combien je ramasse en tant que péripatéticienne? Ici, c’est vingt mille par mois, je ne suis pas une chienne, je ne travaille pas pour deux mille moi!
Il ne faut pas que tu te tracasses, il n’y a jamais de violence de notre côté du pavé, on se débraille en toute tranquillité, nos clients sont des habitués. Tu veux que quelqu’un t’explique tout ça devant ton machin-là? Donne-moi ton numéro de téléphone, je le remets à notre porte-parole qui va se faire un plaisir de t’appeler, elle en raffole! »

Je rentre au bercail, les idées en pagaille. Mais c’est vraiment un métier être prostituée? Grande nouveauté pour ma cervelle de bourgeoise arriérée! Je pris le parti de balancer tous mes préjugés sur ladies très courtoises à la poubelle -quoi qu’on en dise- et de parfaire mon expertise.

Mon compère, qui avait quelques précisions à m’apporter sur l’affaire, se proposa de m’escorter afin que je puisse poursuivre mes investigations et le lendemain, au coucher du soleil, nous nous rendîmes dans les abîmes, du tristement pérenne Bois de Vincennes… Quel ardent réveil!
– « Vous parlez français? » Je les accostai plus prudemment que la veille…
– « Non, je ne parle pas le français. »
– « Ca va être chaud » -m’asserta mon alter ego- « elles sont méfiantes et pas des plus chouchoutantes »
– « Eh ma belle! » m’interpella l’une d’elle « tout le monde ici comprend ce que tu dis, mais elles ont toutes peur de leur protecteur, elles ne se confieront pas, crois-moi. »
– « Et toi? »
– « Moi » -poursuit-elle- « non, je… je ne sais pas… »

Je sentais qu’elle était prête à céder quand débarqua la co-propriétaire de son camion-la misère… Cette dernière négocia avec moi un petit billet pour s’exprimer puis une fois l’argent dans le vêtement, passa le relais à l’autre fille de joie… enfin de joie… Elle me confia que là, devant moi, toutes étaient nigérianes et que ce qu’elles redoutent, plus encore que leurs lianes qui certes les révulsent -quitte à ce qu’elles se damnent- c’est qu’on les expulse et les condamne, elle et les siens, à dormir dehors ou à mourir de faim. En effet, tout ce qu’elles gagnaient, m’apprit-elle, elles l’envoyaient au Nigeria.

Quelques lampions plus loin, dans un autre camion, j’aperçois une Black Panther, gamine mais divine femme-galante, qui me sérine le même discours, à ceci près que de son côté les trente Euros de « la pipe et l’amour », elle les remet en intégralité à son maquereau, qui n’est autre qu’une mama, scandaleusement exigeante. Et quand il lui reste un excédent, chuchota-t-elle, c’est à peine suffisant pour se mettre quelque chose sous la dent. J’en ai le cœur soulevé et je leur demande alors ce qui leur faudrait pour se relever. « Des papiers » me répondent-elles en chœur… No comment!

Dimanche, Gaby m’appelle, elle est la voix des belles-de-nuit et entre deux manches, souhaite partager avec moi son sentiment sur cette vilaine loi! Chouette !

Lundi, donc, je me rends à son appartement et je monte camera au poing pour comprendre les raisons de son choix. Elle n’a pas honte, elle me raconte même qu’elle a tenté de se diriger vers ce qu’elle nomme « la normalité » mais qu’elle l’assomme, elle se plait à être celle qui console l’homme esseulé ou mal-aimé, elle est leur psy et leur amie bien plus souvent qu’elle n’est leur catin ou leur putain! Et quand je me risque à aborder l’amende qui punira ses futurs clients, si la proposition de loi est adoptée par le Sénat, en lui suggérant de désormais annoncer ses prix ainsi : « 50 + 1500 Euros, amende comprise » elle a l’humour et l’esprit de répondre à ma sottise par un éclat de rire et toujours avec le sourire me livre son effroi face à l’incohérence de cette loi, qui supprime le délit de racolage passif, ôtant le caractère prohibitif à leur activité, leur offrant une parfaite légalité pour pénalement dissuader les consommateurs d’orgasme. Quel marasme! Et ce sont elles que l’on appelle femmes légères? A la bonne heure!
Sans oublier le frustré, en manque de lubricité et de sexualité, désormais effrayé qui –oui je sais c’est cliché- mais ne pouvant solliciter les services de sa traînée bien-aimée sans se hasarder à recevoir un coup de bâton, va préférer y sursoir pour enfoncer le sien (de bâton) dans la première infortunée qui traversera le square… Et Madame est Ministre de nos intérêts… Eh ben!
Voilà, au moins un phrasé censé de Madonna : « le sexe, Madame la Ministre, ce n’est jamais sale que quand on ne se lave pas. »

Ah, j’allais oublier… Gaby me confessa une dernière chose…
– « Allez si, j’ose! Nous serons sauvées, oui je vous promets, par les personnages publiques, stars et autres politiques, qui aiment tellement la nique, qu’ils viendront éternellement, casque de moto vissé sur le ciboulot, faire leur excursion-pénétration. »

Et vous me demandez ce que j’en pense? Eh ben, on est mal barrés!

Un prophète

Monsieur Luc Offerlé, accroc au journalisme indépendant et dirigeant du groupe Pressendo, fait déferler une vague d’humanisme, lequel va -ces derniers temps- diminuendo dans notre société.

Son idée? Proposer d’offrir le travail de rédaction, de préparation de contenu, alors réalisé par sa structure, à des détenus ayant accès à un certain degré d’éducation, d’érudition ou simplement de culture.

Il s’agira de modes d’emploi ou encore de descriptifs de produits écrits sans émoi, de catalogues à dessein informatif et non incisif ou de témoignages d’utilisateurs, en vogue pour l’heure.

Leurs outils? Pourquoi pas des interviews téléphoniques sur autorisations motivée et la création d’applications spécialisées pour une utilisation spécifique de données, sur un ordinateur fourni à cet effet et bloqué, ne donnant accès qu’aux renseignements domiciliés et nécessaires pour l’affaire.

Monsieur Offerlé pense à la réinsertion des prisonniers et on ne peut que l’en féliciter.

Mais Monsieur Offerlé songe aussi à améliorer l’impact de l’entreprise sur la société. D’abord au sens large, car aujourd’hui l’entreprise se voit aussi conférer une valeur immatérielle, morale, sociale et sociétale : pour preuve leurs obligations annuelles en terme de développement durable et la publication affable d’un rapport de bonnes actions, dit d’activité et de diversité ou RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
Mais encore, projet bien heureux en terme de marges pour ces boîtes, car c’est une main d’œuvre gratuite qu’elle exploite pour qu’elle édite un énoncé qui sans doute mérite le tampon qualité.

Jusqu’à présent, les firmes ne consentent qu’à confier des prestations manuelles aux personnes incarcérées, affirment qu’elles restent réticentes quant à l’opportunité de remettre à leurs soins des points intellectuels et qu’elles rechignent à permettre à des condamnés pour peines aggravées, tel crime viol et autres atrocités, de prévoir un retour post séjour de pénalités, bref post captivité.

Pourtant en ayant recours à ces derniers, c’est bien à leur secours qu’on entend voler. D’autant que ce philanthrope, bienveillant et bienfaisant, prévoit que le résultat de son propre bilan écope d’une diminution de 20 % au profit de l’instruction desdits malfrats.

Doit-on être sur la défensive à l’endroit de cette jolie initiative? Sa vertu projective ne préviendrait-elle pas la récidive?
Pour le condamné, l’instruction provenant de sa propre action sera la voix de sa libération. Elle finira par donner un sens à sa sentence, elle lui évitera qu’il ne crie le mot vengeance, ne pleure sa peine et ne s’enchaîne, elle lui ouvrira simplement une fenêtre pour apprendre à être et à bien être. Lui fournir les clés du devenir, sans le rendre prisonnier des faveurs qui lui sont faites, c’est lui offrir un empire! Quel homme peut priver un autre homme de la plus pure des libertés, négliger ses blessures, lui imposer censure, sans être attachée lui-même par des préjugés insensés? Cet homme est peut-être beau, il attend juste que tu gommes ses barreaux. Ne mérite-t-il pas une seconde chance? Quelle intolérance! Qui te dit que dans ce corps qui a commis une erreur, il n’y a pas un homme en or qui se débat et n’aspire qu’au bonheur? Peut-être voit-il la liberté plus belle qu’elle ne l’est mais dans cette pièce carrée, il ne demande qu’à s’évader : otage de sa conscience, la connaissance pour blanchissage. Voilà entre tes mains, l’antidote du venin qui le grignote et le ligote, et tu conviens de te faire l’un des soldats du mouroir de ses espoirs? Il me semble d’abord que, pour être appelé à en juger, tu devrais te proposer pour y séjourner quelques jours dans cette pièce carrée…

« Notre prison n’a que trois murs et c’est contre le quatrième que le prisonnier s’acharne, sur ce quatrième mur invisible qu’il écrit ses amours et ses rêves ». C’est cette phrase de Jean Cocteau qui m’a appris que l’ouverture c’est l’écriture. Les rencontres ont été pour moi autant de perte d’illusions que de petites incarcérations et pour continuer à voler très haut, je me suis libérée de la terre pour approcher des airs et devenir finalement la mère de mes propres perceptions et observations. Et je n’écris pas pour professer mais pour raconter et je laisse à chaque âme le soin de se souvenir et d’y revenir, comme le proclame le Zohar.
William Shakespeare disait qu’il n’est jamais trop tard pour l’homme en captivité, puisqu’il porte « dans sa main gauche, le pouvoir d’anéantir sa servitude ». Moi je pense que sa main droite contre la solitude et l’étude contre la turpitude seront les alliés de son salut et je me battrai aux côtés de Monsieur Offerlé pour qu’ils y aient accès.

En France, la taille des cellules est ridicule eu égard à ce qu’exige la Communauté Européenne et les conditions de détention sont une offense à l’âme humaine. Mais il n’est jamais trop tard pour réparer ce drame et alléger leur pénitence. J’invite, j’incite entreprises de sous-traitance et autorités de gouvernance à soutenir le projet de Monsieur Offerlé et à y investir leur intelligence avec autant de bon sens que de condescendance.

Poule qui caquette, député sur la selette

J’ai mis du temps à le pondre cet article, mais j’attendais que l’on déblaie les fientes de l’hémicycle avant de tondre les protagonistes à mon tour, parce que je dénonce pour l’un son imprudente impertinence, pour l’autre son outrecuidante suffisance en réponse.

Je ne vais au pire que répéter ce qui a déjà été rapporté mais il faut dire que par manque d’humour, Véronique Massonneau qui n’aurait pu être oiseau que le temps d’une intervention, voit sa réaction délivrée, mélangée, assaisonnée dans un bon bouillon de poulet! Ah, elle peut le remercier Philippe Le Ray, depuis qu’il a fait « cot, cot » elle a la cotte Madame la députée!

Et pauvre Monsieur Le Ray, je ne suis pas certaine que ce soit ce qu’il souhaitait : pour s’être un peu amusé, voilà qu’il a offert une jolie publicité à son amie la poule qu’il n’a finalement mangée qu’une fois, pour qu’on lui casse les œufs cent fois.

J’en entends déjà hurler que je ne défends pas assez les intérêts de ma « catégoriette ». Je l’admets… je ne suis pas une suffragette! Non pas que je sois égoïste, je pense simplement, à l’instar de Sacha Guitry, qu’une femme, une vraie femme, ne peut et ne doit être féministe parce qu’elle serait bêtement idéaliste mais plutôt faire preuve de réalisme et d’un esprit critique aussi avisé qu’aiguisé sans que le mot « sexisme » ne soit lâché avant qu’il n’ait été invité, sans qu’on ne crie au drame dès qu’une dame est concernée.

Bon d’accord, mimer la poule ce n’est pas insignifiant… mais faites un effort, imaginez que peut-être il chantait pour l’aider à pondre un projet, eh? Et puis c’est bien Monsieur Thiers qui clamait dans la même Assemblée, il y a exactement cent cinquante années, que s’il faut tout prendre au sérieux, rien n’est à prendre au tragique; alors aujourd’hui voyons… considérons que ce n’était jamais qu’un petit pique!

Toujours est-il que Monsieur Le Ray aurait dû lire Lao She, il aurait ainsi pu prédire que même les poules les plus dociles, quand elles sont attaquées se débattent. Quand court le renard, la poule a des ailes… Et suite à leur querelle, Madame la députée n’a pas hésité à les déployer pour éviter que l’on écrase ses œufs et réserver au goguenard malheureux le sort d’un cafard dans un lieu parfaitement nettoyé.

Tête baissée, comme une poule au petit bec qui picore grain à grain, elle s’est bien gardée de riposter, armée d’un certain vice et d’un soupçon de malice, faisant alors passer le chapon pour un fumier aux yeux de tous les français.

La poule a même fini par plumer le coq, puisque suite au choc, Monsieur s’est vu sucrer un quart de ses indemnités, prix de sa mauvaise plaisanterie. Pas la peine d’avaler un comprimé de cyanure, qu’on le rassure, il ne s’agit que d’une sanction provisoire, ses déboires n’entacheront a priori pas son futur! Mais le député, dépité, retiendra désormais ce merveilleux proverbe martiniquais : « celui qui mange des œufs, ne sait pas si la poule a mal au derrière ».

En tout cas, Claude Bartolone a sévi -c’est presque une première- et a ouvert la porte du grenier à orge à celle qu’avant l’on pensait pigeonne!

Reste à savoir si chassant la mauvaise poule, Philippe Le Ray n’a pas également laissé la sienne s’envoler.

On retiendra enfin qu’on ne peut mettre sans pagaille, toute cette volaille dans une même basse-cour, pour finir par rappeler, que ce sont ces personnes qui font le jour sur notre devenir, en débattant, amendant et votant les lois qu’il sera, de notre côté, de bon aloi de respecter! On est mal barrés!

Au revoir

C’est l’histoire de deux personnes que l’existence et les espérances, le passé et les souhaits, les désirs et le devenir opposaient diamétralement, formellement, insolemment… Pourtant -en dépit des apparences- ces deux personnes prédisposées à se détester allaient passer, dans le secret, leur vie à s’aimer… Elles s’aimeraient tant, que dans le miroir, c’est l’autre que chacune finirait par deviner, c’est l’autre qu’elle regarderait, c’est l’autre qu’il corrigerait.

Une symbiose, une parfaite osmose, voilà comment caractériser leur pérenne attachement et bien que le bruit de leurs chaînes résonnent à la manière d’une rengaine, jamais aucun n’ose.

Est-ce triste? Oui, un peu… Oui mais à la fois pragmatique, puis unique et en même temps savoureux, comme pour tous amoureux qui se résistent. Ils savent bien eux, qu’une vie à deux briserait leurs bracelets… et c’est loin… c’était loin d’être ce qu’ils voulaient.

Lui, avait grandi seul et sa vie ne lui avait tendu qu’un linceul pour faire office de couverture. Alors, il lui fallut cogner dur pour exister; sans amour –tant pis- au moins il respirait.

Elle, petite fille choyée et encouragée, aujourd’hui a priori femme accomplie, était en fait un guerrier de l’ombre, tant elle résistait à tomber dans la conformité, tant elle se battait pour ne dépendre de quiconque ni ne se rendre quelconque; comme si elle avait vécu l’expérience… ou non, comme si elle était habitée par la conscience de son bien-aimé, comme si elle essayait de rassembler les décombres de ce dernier.

Elle embourgeoisée, lui inapprivoisé; elle éloquence, lui silence; lui encaissant, elle touchante; lui poignant, elle bouleversante; mais ensemble les voici aussi irascibles qu’invincibles si bien que tout le monde en tremble.

Ils s’étaient rencontrés un soir de février et à cet instant, leur destin commun venait d’être scellé. Il se souvient encore de ce qu’elle portait, de son regard puissant…transperçant! Immédiatement, il essaya de souffler sur la flamme, trop inquiet qu’il était d’y laisser sa liberté. Mais il était trop tard, elle avait déjà pénétré en son âme et il était plus épris de son élégance que de sa propre indépendance!

Ils décidèrent de se voir trois fois par semaine et c’est ce qu’ils firent, sans faillir, pendant deux années entières. Ils se connaissaient par cœur, se décryptaient sans peur, s’entraidaient à toute heure!

Jusqu’au jour où, au détour d’une promenade nocturne dans des sentiers malfamés, ils s’embrassèrent… C’était comme si leurs lèvres venaient de tenir une interminable grève; ils ressemblaient à deux soldats, en trêve, au crépuscule d’une effroyable guerre. D’habitude taciturne, il achevait la ballade en lui susurrant « Pour toi, je brûle, alors ne réfléchis pas, vis ce rêve avec moi! »

A cette seconde, aussi profonde qu’eut été sa quiétude, il venait de renoncer!

Pourquoi, me demanderez-vous? La réponse est quelque peu absconse.

D’abord, en raison de son vécu, du temps qui s’était écoulé, sans que jamais on ne lui donne ce qu’il attendait : juste une caresse, juste un peu de tendresse! Il s’était résolu à enterrer sa rancœur au fond d’un trou, mais son cœur avait glissé aussi et il avait choisi de l’y laisser, pour éviter qu’à nouveau il ne déguste. Après tout, pour lui, aimer n’avait jamais été que synonyme de souffrance et ce depuis sa naissance, alors une romance, c’était du délire! Pourtant, elle, elle aurait bien abandonné un empire pour son sourire.

Encore, parce qu’il était plus aisé pour lui de se priver de cette divine emprise plutôt que de la maitrise. Son admiration était à la fois si passionnelle et si rebelle que ce qui l’effrayait c’est ce qu’il découvrirait s’il s’apprenait. Elle était son étoile et elle était si belle… qu’il voulait à tout prix l’arracher à une désillusion éventuelle. Il lui semblait alors plus facile de poser un voile sur son idylle plutôt que de renoncer à l’idée infertile qu’il se faisait de lui-même.

Mais enfin, ne vous méprenez pas, ils continuèrent à se voir, à s’émouvoir. Ils ne purent y surseoir car qu’y a-t-il de plus insoutenable que de rejeter ce que l’on connait, ce que l’on ne peut oublier, tant on a aimé? Oh, tantôt il feignait l’indifférence, tantôt il était mal aimable, tantôt il cultivait même le pessimisme voire le nihilisme à son égard, mais il n’y pouvait rien, c’était l’accoutumance qui tenait sa barre.

Elle était tout pour lui : sa chance, son enfance, sa réjouissance, même ses longs silences et son essence. Elle était tout, mais jamais il ne se désarma, ni ne se débarrassa de sa satanée prudence!

Un soir, alors qu’un vent frais faisait voler les feuilles d’automne, elle le pria de bien vouloir venir la voir et ils se retrouvèrent sur les sentiers où pour la première fois ils s’étaient embrassés. Elle lui apprit en larmes qu’elle devait s’en aller… Oui, elle était soldat de l’armée française et était appelée à prendre les armes en Syrie, où la guerre venait d’éclater. Il sécha ses larmes en lui jurant qu’ils se reverraient et ils s’étreignirent comme la première fois.

A cet instant, tout paraissait s’être figé, tout avait disparu autour d’eux, toute la misère du monde s’était effacée, il ne restait qu’eux deux et leurs adieux.

A cet instant, il sut que jamais plus personne ne le ferait pleurer; à cet instant, il sut que désormais il se mourrait d’ennui et qu’il s’était exposé à la désirer ardemment pour la vie.

Elle était à jamais son éternité!

Je rêvais d’être une actrice

Je rêvais d’être une actrice, une de celles qui sont éternellement belles, de celles qui sont immortelles, celles dont on accepte les caprices… Oui j’en rêvais, mais une fois le compte fait, j’ai vite été désenchantée!

Jeudi dernier, je rejoignais pour le café, dans un restaurant branché à la parisienne, un ami qui achevait un diner, escorté par une beauté, la quarantaine entamée, sans pour autant qu’on ne l’y ait accompagnée. Abrégeant l’élégance un peu plus qu’il ne le faut, elle repoussait ses chances… pourtant en pleine quintessence.

Comme ces femmes un peu désemparées qui se livrent trop, trop tôt, avec empressement mais sans cupidité, juste avec ingénuité, espérant rentrer rassurée, elle se mit à se raconter. En substance, cantonnée à des rôles d’une légère importance dans quelques séries télévisées, cette femme que la moitié du pays ignorait -la moitié qu’elle guignait- cette femme l’avait en travers! Elle qui à ses débuts souhaitait figurer parmi les demoiselles en vue -celles que l’on appelle « les grandes dames du septième art »- était devenue la prisonnière de ses premières apparitions, loin du cinéma qui la boudait et le moment de la désillusion était arrivé : il était déjà trop tard…

Elle se mit donc à faire le récit de sa vie. Une vie? Un calvaire… Autant de castings foirés que de brushings sans effet, puis un lifting sans utilité, des matchs au cours desquels on l’aura poussée jusqu’à ce qu’elle déclare forfait. Enfin, comme une pro du catch, toute une existence sur un ring, tout ça pour un espoir : la gloire… en vain…alors sa simple subsistance, et encore… jusqu’à ce que l’ivresse, non plutôt la détresse la presse d’ôter son string… tout ça… pour rien!

Femme regardée, femme désirée? Mais au prix de quelle liberté? Cette femme qui rêvait d’être convoitise était devenue marchandise, enchaînée à son image, et pour ceux qui l’adulaient elle n’était jamais plus qu’un mirage… A mesure des années, son mariage, dernier bastion de sa vertu, de ce qui lui restait de pur, avait cédé face à la sévérité des orages qui avaient grondé au-dessus de son aura étouffée. Et la voilà esseulée à se dévisager dans la glace, finissant par y mirer un histrion plus qu’une fille épanouie et en pleine consécration.

Et ce n’est pas fini! La beauté qui clamait sans modestie qu’on lui avait préféré Alice Taglioni, jouant les pudibondes tout en se hissant à son égal en la qualifiant de « rivale », affirmait qu’elle n’échappait pas pour autant aux commérages d’usage : finalement « la blonde est banale! » médisait-elle. En réalité, vous l’avez deviné, c’est bien l’indifférence qui lui était fatale.

Une comédienne peut habiter mille corps, s’émanciper au milieu de mille décors au cours de son existence et oublier la sienne jusqu’à sa propre naissance! A défaut qu’elle ne s’appartienne, elle est l’objet d’un metteur en scène, la propriété du public qui la rassérène, l’apanage de ses personnages. Elle se contemple de l’extérieur jusqu’à ce que sonne son heure! Oui, le hic c’est que dans ce cas, à l’instant où elle tirera sa révérence… elle passera soudainement de l’abondance à la déchéance, de l’effervescence à la déliquescence puis… doucement… va s’ensevelir jusqu’à en périr.

Et si Ethel Barrymore n’avait pas eu tort? Pour réussir, il eut fallu qu’elle ait « le visage de Vénus, le cerveau de Minerve, la silhouette de Junon et la peau d’un rhinocéros »… ce n’était pas gagné! Et ce n’est pas pour m’exprimer avec une certaine verve que je vise en particulier le cerveau de Minerve…

Alors mes rêves, s’il vous plait, prenez la relève, emmenez-moi sur les planches, sans jeu de hanches, ma prose pour servir des causes bien fondées, mon éphémère renommée pour tenir mon porte-voix, car nos rêves, ceux qui nous portent sans trêve, voilà ce en quoi je crois.

 

Syrie : «je vais te montrer de quel bois je me chauffe!»

Voilà le sens des termes que les différents chefs d’Etat caressent prudemment mais récurremment depuis les évènements dont il est question : certains sont fermes, d’autres en proie à l’indétermination. Notre cher président, dans la dépendance de sa maladresse sans vacances, exécute la danse des oscillations, des va-et-vient : une prouesse puisqu’il ne perd pas l’équilibre… Enfin…

On est libre de se positionner comme bon nous semble quant à l’opportunité d’une intervention armée. A mon sens, c’est même très difficile de trancher une affaire aussi sensible que celle-ci tant elle promet d’abord d’être lourde de conséquences pour le Moyen-Orient -mais aussi, cette fois-ci, pour l’Occident- et encore parce qu’évidemment, en ce qui concerne la politique étrangère, nous sommes bien certainement informés de travers. Il n’y a qu’à écouter France Inter. Voilà que ce matin, les masques tombent (sans jeux de mots), l’utilisation de l’arme chimique est soudainement imputée aux rebelles par un enseignant flamand jusqu’alors retenu en captivité : l’allégation d’affectation de l’emploi de la bombe au régime syrien, fut-il tyrannique et responsable de nombreux moments d’effroi, part à la poubelle. Mais qui est le coupable, c’est rien! A la bonne heure…

Alors quel est le véritable enjeu? L’idéologie? Non, mieux, la philanthropie? Allons bon…

Il paraît logique qu’il s’agisse de la détention de l’engin chimique et la supputation de possession d’un argument biologique, bien sûr, c’est  fort ça, on aime, ça choque l’opinion publique. Pourtant, historiquement, idem au Kossovo ou en Irak dans les années quatre-vingt, même arme, même drame, mais moitié moins de vacarme! Que l’on m’explique!

Info’ du 05/09/13 : le président iranien Hassan Rohani a officiellement chargé, jeudi dernier, son ministère des Affaires étrangères, dirigé par Mohammad Javad Zarif, de représenter l’Iran dans les négociations sur la question du nucléaire. Jusqu’à présent, celles-ci étaient menées par le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Saïd Jalili. Voilà une première piste.

Info’ du 06/09/13 : la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui mène les discussions sur le nucléaire iranien au nom des grandes puissances en liste, rencontrera le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, fraichement chargé du dossier subversif, à New York et en marge du protocole (entendez l’Assemblée générales des Nations-Unies) a indiqué son porte-parole. Que c’est instructif…

L’Iran, l’ennemi le plus préoccupant du moment, serait donc, non pas l’objectif mais peut-être le désinhibitif, au moins l’adjectif qui se conjugue à tous les temps. Si je dis pétrole, je me ramasse une casserole? Ne me condamnez pas, je reste farouchement opposée à l’ayatollah Ali Khamenei, Guide Suprême du peuple de ladite contrée qui ose parler de « prétexte » dans un tel contexte.

Bon, alors continuons… « Nous ne pouvons agir que si nous sommes ensemble plutôt que d’agir dans notre propre intérêt »; voici les propos employés à Genève par l’ancien président russe Mikhaïl Gorbatchev qui, interrogé par Ulysse Gosset, éditorialiste international de BFMTV, ce mardi aux Nations Unies, à l’occasion du vingtième anniversaire de la création de Green Cross qu’il avait fondé, prônait alors la concertation, la négociation puis la transaction plutôt que l’action par la force.

Quant à la culpabilité présumée de Bachar al-Assad, l’ancien maître d’œuvre de la Perestroïka se montra très prudent, se prêtant à une lapalissade. « Nous devons savoir qui utilise des armes chimiques, ce n’est pas facile. Ceux qui ont donné l’ordre ne doivent pas rester impunis, mais je ne pense pas que l’ordre ait été donné par Assad. Peut-être faut-il chercher autour de lui… Les parlements doivent penser avant tout à l’intérêt du peuple syrien ». Qui a avalé la couleuvre? On l’a bien compris… Le veto de la Russie n’est en rien un geste d’indulgence ni d’élégance. Il est commandé par des considérations commerciales et donc banales! Des bruits de couloirs ont annoncé aux environs de sept milliards de dollars d’armes en livraison, de convention entre « Fripon » et « Niafron », si je puis m’en amuser, entre ces deux grands amis de la Démocratie (soyez rassurés, c’est de l’ironie); et tout cela à échoir en 2018… Oulala, la fuite!

Sept milliards… On a dépassé de beaucoup les onze millions d’Euros qu’a eus à réunir Nicolas Sarkozy, dont on nous a rabâché les oreilles, qui a tant peiné à les trouver et en avait perdu le sommeil… Hahaha, je me marre. Un beau coup et notre ancien président, comme n’importe lequel de ses prédécesseurs et de ses successeurs, un beau coup et c’est autant que celui-ci planquait sous sa veste et tout ça en espèce! Mais c’est vrai, quel lourd fardeau que de couvrir ces sommes à sortir par des cadeaux de généreux donateurs, bienfaiteurs de l’humanité ou au moins de l’UMP. Je m’égare. Reprenons…

La Russie ne respecte donc pas l’embargo souhaité par les Etats-Unis et pour cause…

De son côté, Barack Obama, en bon « pater familias », ose une dialectique à la fois cocasse et pleine d’audace. Son argument principal : la morale. Qui ne s’accorderait pas avec ses idées, qui ne serait pas charmé par son œil inquiet et son rejet de la passivité? Mais si ce n’était pas vrai? J’entends…si son dessein inavoué était finalement de continuer à contrôler le monde? Qui ne sait pas que dans moins de trente années, les Etats-Unis à qui la Chine et/ou la Russie n’offriront plus qu’une position seconde, perdra de son poids tant didactique que politique. Alors, est-ce un Président différent ou seulement un stratège intelligent?

Au milieu de cette guerre d’images et de ce triste paysage, de cette pagaille médiatique et de cette désinformation ou au moins mal-information hémorragique, je pense que toutes les déclarations, toutes les prises de position ont du bon et du mauvais, du vrai et du moins vrai. Mais en ce triste anniversaire (nous sommes le 11 septembre 2013) il me semblait important de m’attarder, de nous attarder sur une question si centrale de politique étrangère, bien plus fondamentale pour notre avenir que les tergiversations de notre tout petit Empire. Il nous faut bien réfléchir! Quand je dis nous c’est l’Univers, l’humanité toute entière. Sachant que ledit contrôle international des armements est tout autant un projet irréalisable qu’une hypocrisie palpable, il faut que chacun voit que nous sommes à l’aube d’une décision profonde : pour l’Occident, pour le Moyen-Orient, pour nous français, pour Obama et le Congrès, pour Israël autant que pour lesdits rebelles, pour l’Egypte, le Liban et l’Iran et bien sûr pour la Syrie. Citoyen du monde, là tu dois faire du bruit, parce que où que tu sois, écoute, ça gronde!