J’aime attendre que passe un temps équivalent à celui que nous estimons indispensable pour s’assurer d’une digestion efficace avant de m’exprimer sur un sujet de masse. C’est préférable… Puis, quand la fontaine est tarie, même la chienne y chie… Ce n’est pas vilain, c’est un proverbe italien!
Il convient donc d’abord que je redevienne tendre et affable comme je sais si bien l’être.
Trump…
Et gronda le tonnerre, trembla la terre, résonnèrent les cris des derniers rescapés de la Shoah, qui de concert s’étaient efforcés de dénoncer le caractère délétère des propositions d’exclusions de celui qui avait soudain pour projet de les gouverner.
Exit toute forme de civisme, set foot in a world où l’ostracisme est la norme!
Combien ai-je déjà pu lire que le choix d’un connard en costume -ah non, c’est un canard en costume que vous dites? Ce n’est pas bien pire!- bref, que l’élection politique d’une oie pour veiller sur les Etats-Unis d’Amérique et son public revêtait une dimension mystique, remplissait une fonction prophétique : chez mes cousins, il s’agirait du chaos pré-califat islamique, chez mes frangins méchikhistes, le signe annonciateur voire le Gouverneur légalement élu pour délivrer le communiqué divin.
Qu’est-ce que je trouve ça triste! Non franchement, si l’envoyé de Dieu doit porter comme sceau trois ravalements de museau savamment loupés qui n’ont toujours pas achevé sa volonté de cesser de ressembler à un porc et autant de douches d’auto-bronzant par semaine qu’il ne se l’agite sur les mexicaines, eh bien je rends sans regrets mon passeport pour l’éternité.
Certes, si Hillary devait représenter la Démocratie, certains se sont sentis bien inspirés de lui préférer la peste, mais alors si cette désignation est la réalisation d’une prophétie, je la trouve davantage funeste; et si comme nous le savons, son ramage se rapporte à son plumage, vous êtes le Phénix des hôtes du roi des cons!
« Un homme d’affaires à succès, un milliardaire fraichement retiré du domaine immobilier, une aubaine pour l’économie! »
« Mais non, il n’est pas vraiment ami avec Berlusconi!» « Mais si, il est vachement calé! »
« Ah non, sa compréhension des problématiques internationales n’est pas sommaire, ni ses fréquentations abyssales, précaires et pour le moins déloyales!
Pour preuve, il est au moins copain avec Kim-Jung-Un et Vladimir Poutine, c’est dire s’il est malin! »
Les voici compagnons de vie, au nom de la raison…
Pas de place pour les émotions, dans le grand palace des compromissions!
Depuis quand la vérité s’intéresse-t-elle aux sujets de société? Non, mais…
Ainsi, notre technicien bonimenteur, vouant pour l’heure une considération toute particulière à la dialectique, devient expert en tergiversations.
D’ailleurs Donald était-il soutien de Ronald ou avait-il songé à se rapprocher de papa George? Etait-il républicain ou réformiste? Puis autiste, isolationniste, complotiste ou démocrate? Autocrate ou à nouveau républicain? Conservateur ou novateur? Nieto ou réduite?(si, c’est mignon,))
Par suite, tout au long de la campagne, vêtu de son pagne « Minorities Fucker », Donald Trump s’emploie à méticuleusement hésiter mais sans ânonner, patauger mais sans chanceler avec tant de fermeté…
Un coup, il convient de diminuer significativement la participation en argent des Etats-unis auprès de l’Otan et des Nations-Unies, l’instant d’après il serait temps de renforcer l’effort financier de lutte contre le terrorisme dans le prisme desdites institutions, voyons!
Un coup, il entend démilitariser les régions envahies par Barack et Hillary -dans la même barque asserte-t-il- l’instant d’après se saisir manu militari des puits de pétrôle irakiens et syriens, sans en accueillir les réfugiés, pensez-vous!
Un coup, il est pro-israélien, l’instant d’après pour la neutralité du conflit israélo-palestinien, enfin!
Un coup, il milite pour le démantèlement de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les puissants, l’instant d’après il assume ce dernier, bien qu’il le juge mauvais, le tour est joué!
Un coup il enjoignait de s’engager en Lybie à l’encontre de Mouammar Kadhafi, l’instant d’après le voici en train de nier l’avoir encouragé.
Un coup, il aspire à normaliser les vaines relations avec Cuba, l’instant d’après, il souscrit à pire projet: celui d’y fermer l’Ambassade américaine.
Un coup, il désire punir les femmes coupables d’avortement tardifs, l’instant d’après -passé au crible par l’opinion publique qui crie « infamie »- il remonte sur l’estrade pour proposer d’accabler le chirurgien-obstétricien responsable de l’abomination.
Un coup, il aspire son rail de cocaïne, l’instant d’après, il aspire à ce que la consommation de stupéfiants ne soit accordée qu’en cas de curiosité maladive.
Et la liste n’est pas exhaustive!
Tout de suite après l’élection, une première allocution, et le voilà déjà tempéré! Ne pourrait-il pas se respecter?
Nous voici arrivés au sujet qui suscite ma passion; vous savez bien que je préfère philosopher que de battre le fer avec les analystes de renom et spécialistes de la question que je n’ai pas la prétention de talonner, ni gloser sur l’absence de précision des sondages qui ne partagent l’avis que de moins d’un dizième de la population car je ne serais pas loin d’être l’antépénultième.
L’objet de mes préoccupations : la fiabilité.
Pour évidence, il est déraisonnable de se fier à une personne dont les dispositions affectives et effectives s’avèrent instables car tes nerfs jamais tu n’illusionnes!
Pour éloquent que votre interlocuteur eut été, parfois il vous est bien inspiré de vous fier à vos seuls sentiments, ils sont or car alors aucun grand parleur ne saurait vous faire oublier les éléments du passé, ceux gravés, là ,tout au bord de votre inconscient.
Ce que vous caressez sur la pointe de votre coeur, cette chaleur palpable, n’est autre que votre propre intégrité, c’est votre éclaireur, votre berger; et votre générosité adjointe -si tant et que l’autre ne la juge pas impropre- elle est aussi un formidable éducateur.
Ainsi votre force morale peu commune ne saurait être trompée par une démonstration verbale opportune, ni par quelconque fortune.
Il vaut mieux alors se fier à un cheval sans bride qu’à un discours sans ordre car augmenter le volume pour semer le désordre ne fait pas triompher les pensées et mieux vaut-il encore se faire plume sur le bitume!
Vous comprenez à présent pourquoi j’ai appris à boxer: se confronter au pire sans mentir, ça n’a pas de prix!
Mais ne peut-on accorder de la crédibilité qu’à notre seul ami, j’ai nommé « soi »?
Espérons que non! Sénéque assurait : « l’erreur est aussi grande de se fier à tous que de se défier de tous ».
Il est aussi essentiel pour l’être humain de croire en sa belle qu’en ses propres instincts.
Pour revenir à nos aventuriers politiciens, s’il est sagesse de se méfier de ceux qui se sont proposés pour nous gouverner, combien pire encore serait-ce hardiesse pour eux de se fier à leurs administrés dont, franchement, la fidélité et le dévouement sont mauvais placement!
Quand le renard se met à prêcher, gare aux poules…
La fiabilité corollaire du besoin de sécurité, oui mais pas que… le respect de la parole donnée comme vertu, gage de qualité, oeuvre de sainteté!
Non, je n’ai pas bu!
Un homme de coeur tient ses valeurs jusqu’au bout de ses idées et convictions sans jamais y sursoir, à la lumière de son éducation et tant pis s’il se sent esseulé, tant pis s’il lui est alloué naïveté, ingénuité ou inexpérimenté. A force de les affirmer et de les réaffirmer, le monde finira bien par se ranger à ses côtés et le mimer!
Chers voisins, maintenant que le voici tête du pays, n’allez pas vous défier de lui!
N’y a-t-il rien de plus propice que l’amnésie sélective? Souvenez-vous que les reproches éraflent, là où l’ingratitude et son injustice corrélative écharpent. Adoptez une attitude objective! N’allez pas lui reprocher de mal offrir si vous vous montrez pire!
Ah Moshé et Mahomet nous avaient prévenus, l’être humain perd prestement la mémoire instantanée, excepté lorsqu’il s’agit d’être inélégant!
Regardez-la derrière son écran en train de prodiguer des leçons! Une chose est proclamation, autre chose est l’action!
Quelle prétention! Se conforme-t-elle à ses propres prédications?
Retenez que s’il fallait se fier à ce que le poète déclame pour deviner ce dont il se réclame, sans doute qu’on se trumperait un peu…