Le monde change, les choses changent, les gens changent…

Faut-il réellement attendre d’être blessé pour changer?

Lors d’une récente conférence à laquelle j’eus la chance d’assister, l’un des participants, invité à se positionner quant à l’accueil des migrants, déclara ce qui suit avec une simplicité épatante et un réalisme sans écueil.
En substance, il disait que l’arrivée des réfugiés -qu’ils bénéficient d’un statut protecteur ou qu’ils forcent la porte d’entrée- est une fatalité, un événement acté et jamais qu’une amorce à un mouvement inévitable et destiné à s’amplifier. Les tracas, le climat, les guérillas et puis mince le sens même de la globalisation des compétences en nourrissent l’appétence!
Face à cela, deux réactions sont envisageables : préférer le rejet, le repli et la peur, espérer qu’on les évince ou au contraire souhaiter que tout cela réussisse, faire preuve de solidarité, leur offrir un peu de bonheur, leur servir à manger et leur ouvrir notre cœur. Il s’agit de faire honneur à l’humanisme, courant dont nous nous revendiquons les instigateurs, de Voltaire aux Lumières, de la Renaissance à la tolérance avec un soupçon de confiance.
Vous ne serez pas étonné de lire que le dit intervenant était médecin sans frontières, mais doit-on vraiment être un individu remarquable pour sourire aux nouveaux venus?
Je n’en jetterai pas plus, vous m’avez entendue.

Ou alors, peut-être craignez-vous de vous faire manger tout cru?

Les chauffeurs de taxi crient au scandale lorsqu’Uber crée du progrès, les commerçants hurlent au vandale lorsque la toile les met à poil, même les éditeurs se font défroquer par ce sale con de 2.0.
Le livre audio, le podcast, la bouteille d’eau sur l’accoudoir, le prestataire enthousiaste, Amazone, même l’effet abrogatoire, tout y est pour que l’on te détrône en moins de temps qu’il ne t’en faudra pour être jugé, pour rembourser ta licence, rembourser ton brevet ou ton prêt, tout y est pour que tu deviennes si vite obsolète qu’il ne te reste plus qu’à faire l’aumône, des claquettes ou la queue aux Assedic!
Eh, ne soupire pas hein, c’est ça la modernité, il faut souffrir pour y avoir accès! Ca aurait pu être pire, alors sois sage tu veux? Arrête de râler et mets-toi à la page si tu ne tiens pas à faire partie du prochain abattage médiatique!
C’est vrai, elle est compliquée cette époque, davantage encore pour les anciens. N’allez pas croire que je me moque, pour moi aussi parfois c’est dur, je vous l’assure! Moi aussi d’aventure je me sens cagneuse et poussiéreuse!
C’est une révolution que nous vivons et -telle est sa fonction- les choses se modifient toujours à vive allure et les privilèges s’enfuient ou changent de mains du jour au lendemain.

Pourtant, vois-tu, à moi -jeune femme en devenir- ce constat ne m’inspire ni affolement ni tourment! Non… Il faut simplement savoir changer de nature quand change la conjoncture, bouleverser ses habitudes et même ses certitudes, explorer et en somme s’adapter, courir au-delà des continents et s’y construire un empire, sans pour autant qu’il ne s’agisse de prouesses mais bien de la jeunesse.
Tsipras le sait : un coup de poker et -l’audace à son service- il a bien titillé notre Chère Mère, l’Union Européenne (qui elle non plus n’est plus celle de ses Pères) et à défaut d’être prospère, il a « a minima » battu le fer.
Non… Moi, ce qui m’effraie ce n’est ni déménager, ni réformer, ni même altérer l’ordre existant!
Moi ce qui me met en émoi, c’est de contempler l’humanité, d’être le témoin de sa destinée et de ne distinguer plus au loin qu’une noyée.

Partout autour de moi, l’amour a laissé la place au fanatisme et l’altruisme au mutisme. Je parcours les réseaux sociaux à la recherche d’un peu de bonté et je n’y pêche que des supputations nauséabondes, d’immondes inductions en provenance de confortables et malaimables réactionnaires. Mais pour ce qui est de l’action, je repasserai…

On ne se lasse pas de remuer nos institutions, mais à quoi bon? Honoré de Balzac disait déjà de la France, qu’elle est un pays qui se plait à changer de gouvernement à condition de lui substituer son équivalent. C’est peut-être pour cela qu’elle sent le rance…
La clef est pourtant à nos pieds, il nous suffirait de nous pencher et de la ramasser, l’amour est là, derrière la porte de secours! Le contre-pied heureux aux instincts voraces et belliqueux qui secouent les ânes et contaminent les âmes, ce contre-pied se trouve dans la masse. La solution c’est l’éducation!
Changeons de maître! C’est nécessaire si nous ne voulons pas risquer de nous retrouver dans la DAECH (si elle est bien)!
A moins que cela soit ce que nous désirions pour nous-même : une vie de chien, à la botte de ceux qui répandent de fausses prêches et agitent une mascotte, pour que s’exhaussent leurs propres volontés, cupidité et souveraineté.
Changeons de maître! Apprenons à apprendre, à lire et à s’ouvrir! Soyons tolérants, humbles et indulgents. Critiquons le monde pour le faire avancer et non parce que nous le jalousons.
Changeons de maître! Changeons en nous ce que nous voulons changer autour de nous, même s’il nous faudra alors plus de courage que d’attendre que passe l’orage.

Je ne prétends pas que c’est facile! C’est difficile! Tempérer son caractère, ce n’est pas une mince affaire, c’est vrai, mais cela pourrait être si salutaire! Une sorte de conscience vive, d’expérience collective.
Oh ne va pas te cacher derrière tes déguisements ou un faux-semblant, ne masque pas tes traits ni ne grossis tes attraits à l’aide d’un bistouri, ne soustrais pas ton venin de l’oreille de ton prochain en enveloppant tes mots dans les ailes d’un oiseau, car quand le cœur est mauvais, rien ne peut le changer!
Si tu te décides à être bon, alors change de perception et emporte avec toi les gens de bonne foi! Et à défaut de pouvoir changer le passé, pardonnons à ceux qui nous ont offensé, vieillissons dans la dignité et apprenons à aimer, avant que quelqu’un d’autre ne soit blessé.

Avec l’espoir de changer le monde…
Un crieur des mots du coeur

2 réflexions au sujet de « Le monde change, les choses changent, les gens changent… »

  1. Philippe

    C’est de la peur et de l’ignorance que naît la xénophobie
    Soyons plus courageux et plus instruits
    Et donc changeons de maître comme tu le dis si bien
    Et si ceux qui se noyent, se prénommaient ANNE, VICTOR, JEAN ou FRANÇOIS et qu’ils soient nos enfants, nos parents, où nos amis que ferions nous ?

    Répondre

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