Syrie : «je vais te montrer de quel bois je me chauffe!»

Voilà le sens des termes que les différents chefs d’Etat caressent prudemment mais récurremment depuis les évènements dont il est question : certains sont fermes, d’autres en proie à l’indétermination. Notre cher président, dans la dépendance de sa maladresse sans vacances, exécute la danse des oscillations, des va-et-vient : une prouesse puisqu’il ne perd pas l’équilibre… Enfin…

On est libre de se positionner comme bon nous semble quant à l’opportunité d’une intervention armée. A mon sens, c’est même très difficile de trancher une affaire aussi sensible que celle-ci tant elle promet d’abord d’être lourde de conséquences pour le Moyen-Orient -mais aussi, cette fois-ci, pour l’Occident- et encore parce qu’évidemment, en ce qui concerne la politique étrangère, nous sommes bien certainement informés de travers. Il n’y a qu’à écouter France Inter. Voilà que ce matin, les masques tombent (sans jeux de mots), l’utilisation de l’arme chimique est soudainement imputée aux rebelles par un enseignant flamand jusqu’alors retenu en captivité : l’allégation d’affectation de l’emploi de la bombe au régime syrien, fut-il tyrannique et responsable de nombreux moments d’effroi, part à la poubelle. Mais qui est le coupable, c’est rien! A la bonne heure…

Alors quel est le véritable enjeu? L’idéologie? Non, mieux, la philanthropie? Allons bon…

Il paraît logique qu’il s’agisse de la détention de l’engin chimique et la supputation de possession d’un argument biologique, bien sûr, c’est  fort ça, on aime, ça choque l’opinion publique. Pourtant, historiquement, idem au Kossovo ou en Irak dans les années quatre-vingt, même arme, même drame, mais moitié moins de vacarme! Que l’on m’explique!

Info’ du 05/09/13 : le président iranien Hassan Rohani a officiellement chargé, jeudi dernier, son ministère des Affaires étrangères, dirigé par Mohammad Javad Zarif, de représenter l’Iran dans les négociations sur la question du nucléaire. Jusqu’à présent, celles-ci étaient menées par le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Saïd Jalili. Voilà une première piste.

Info’ du 06/09/13 : la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui mène les discussions sur le nucléaire iranien au nom des grandes puissances en liste, rencontrera le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, fraichement chargé du dossier subversif, à New York et en marge du protocole (entendez l’Assemblée générales des Nations-Unies) a indiqué son porte-parole. Que c’est instructif…

L’Iran, l’ennemi le plus préoccupant du moment, serait donc, non pas l’objectif mais peut-être le désinhibitif, au moins l’adjectif qui se conjugue à tous les temps. Si je dis pétrole, je me ramasse une casserole? Ne me condamnez pas, je reste farouchement opposée à l’ayatollah Ali Khamenei, Guide Suprême du peuple de ladite contrée qui ose parler de « prétexte » dans un tel contexte.

Bon, alors continuons… « Nous ne pouvons agir que si nous sommes ensemble plutôt que d’agir dans notre propre intérêt »; voici les propos employés à Genève par l’ancien président russe Mikhaïl Gorbatchev qui, interrogé par Ulysse Gosset, éditorialiste international de BFMTV, ce mardi aux Nations Unies, à l’occasion du vingtième anniversaire de la création de Green Cross qu’il avait fondé, prônait alors la concertation, la négociation puis la transaction plutôt que l’action par la force.

Quant à la culpabilité présumée de Bachar al-Assad, l’ancien maître d’œuvre de la Perestroïka se montra très prudent, se prêtant à une lapalissade. « Nous devons savoir qui utilise des armes chimiques, ce n’est pas facile. Ceux qui ont donné l’ordre ne doivent pas rester impunis, mais je ne pense pas que l’ordre ait été donné par Assad. Peut-être faut-il chercher autour de lui… Les parlements doivent penser avant tout à l’intérêt du peuple syrien ». Qui a avalé la couleuvre? On l’a bien compris… Le veto de la Russie n’est en rien un geste d’indulgence ni d’élégance. Il est commandé par des considérations commerciales et donc banales! Des bruits de couloirs ont annoncé aux environs de sept milliards de dollars d’armes en livraison, de convention entre « Fripon » et « Niafron », si je puis m’en amuser, entre ces deux grands amis de la Démocratie (soyez rassurés, c’est de l’ironie); et tout cela à échoir en 2018… Oulala, la fuite!

Sept milliards… On a dépassé de beaucoup les onze millions d’Euros qu’a eus à réunir Nicolas Sarkozy, dont on nous a rabâché les oreilles, qui a tant peiné à les trouver et en avait perdu le sommeil… Hahaha, je me marre. Un beau coup et notre ancien président, comme n’importe lequel de ses prédécesseurs et de ses successeurs, un beau coup et c’est autant que celui-ci planquait sous sa veste et tout ça en espèce! Mais c’est vrai, quel lourd fardeau que de couvrir ces sommes à sortir par des cadeaux de généreux donateurs, bienfaiteurs de l’humanité ou au moins de l’UMP. Je m’égare. Reprenons…

La Russie ne respecte donc pas l’embargo souhaité par les Etats-Unis et pour cause…

De son côté, Barack Obama, en bon « pater familias », ose une dialectique à la fois cocasse et pleine d’audace. Son argument principal : la morale. Qui ne s’accorderait pas avec ses idées, qui ne serait pas charmé par son œil inquiet et son rejet de la passivité? Mais si ce n’était pas vrai? J’entends…si son dessein inavoué était finalement de continuer à contrôler le monde? Qui ne sait pas que dans moins de trente années, les Etats-Unis à qui la Chine et/ou la Russie n’offriront plus qu’une position seconde, perdra de son poids tant didactique que politique. Alors, est-ce un Président différent ou seulement un stratège intelligent?

Au milieu de cette guerre d’images et de ce triste paysage, de cette pagaille médiatique et de cette désinformation ou au moins mal-information hémorragique, je pense que toutes les déclarations, toutes les prises de position ont du bon et du mauvais, du vrai et du moins vrai. Mais en ce triste anniversaire (nous sommes le 11 septembre 2013) il me semblait important de m’attarder, de nous attarder sur une question si centrale de politique étrangère, bien plus fondamentale pour notre avenir que les tergiversations de notre tout petit Empire. Il nous faut bien réfléchir! Quand je dis nous c’est l’Univers, l’humanité toute entière. Sachant que ledit contrôle international des armements est tout autant un projet irréalisable qu’une hypocrisie palpable, il faut que chacun voit que nous sommes à l’aube d’une décision profonde : pour l’Occident, pour le Moyen-Orient, pour nous français, pour Obama et le Congrès, pour Israël autant que pour lesdits rebelles, pour l’Egypte, le Liban et l’Iran et bien sûr pour la Syrie. Citoyen du monde, là tu dois faire du bruit, parce que où que tu sois, écoute, ça gronde!

 

2 réflexions au sujet de « Syrie : «je vais te montrer de quel bois je me chauffe!» »

  1. FRED BORA

    C’est fou en te lisant j’ai l’impression de voir ou de lire n scénario digne de 24h chrono, ou la fiction rattrape le réel ou inversement, cela me rappel aussi un film avec Ben Affleck et Morgan Freeman « la somme de toute les peurs » et pour aller plus loin, je me rappel après les attaques du 11 septembre, un député du congrès américain avec demandé a tout les scénariste de plancher sur toutes les possibilités et hypothèse qui pousserai un pays a attaquer un autre pays.
    Il faut savoir aussi que les plus gros vendeur d’armes du monde siège au conseil de sécurité de l’ONU, quel paradoxe !!!

    Alors pour te rejoindre, je dirai que nos grand parents, on fait ! nos parents ont fait ! et nous on fait quoi ?

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  2. Thomas Husar-Blanc

    Je vous fais une critique phrases par phrases du premier paragraphe, vous me direz si vous trouvez cela pertinent et si je dois continuer.

    « Voilà le sens des termes que les différents chefs d’Etat caressent prudemment mais récurremment depuis les évènements dont il est question : certains sont fermes, d’autres en proie à l’indétermination. »

    Je ne sais pas si c’est volontaire de votre part mais l’expression « caresser des termes » n’existe pas (du moins il me semble), tout comme le mot récuremment (cela j’en suis certain). Si c’est involontaire, bon, je n’ai pas grand chose de plus à dire. Si c’est volontaire, vous pouvez évidemment vous amuser avec la langue française mais une expression originale ajoutée à un néologisme dans les deux premières lignes d’un article, article qui se concentre sur un sujet sérieux dont qui doit être clair, c’est beaucoup. Vous assombrissez votre propos.

    D’autre part, lorsque vous dites « depuis les événements dont il est question », il faudrait préciser, « dont il est question » où ? Dans votre article ? Vous n’avez pas encore fait allusion aux événements précisément, « dont il sera question dans cet article » serait donc plus à propos. Si vous parlez des événements dont il est question un peu partout en France, ou dans la presse, il vous faut le préciser. Toujours pour améliorer la clarté de l’article.

    Enfin : « certains sont fermes (…) », certains renvoient à un sujet pluriel qui le précède, or la construction de la phrase est telle que ce sujet peut être ou « les chefs d’Etat », ou « les événements ». Je suis d’accord avec vous, tout lecteur est capable de comprendre sans mal qu’il est question des « chefs d’Etat », néanmoins c’est un effort à faire pour le lecteur que de retrouver le sujet, effort certes imperceptible, mais croyez-moi (si vous le voulez, après tout vous êtes libre), il existe et alourdit un peu la phrase.

    Je vous propose donc une alternative de mon cru qui vaut ce qu’elle vaut :

    « Quels que puissent être les termes qu’emploient les chefs d’Etat, on en revient toujours à cela : « Syrie, je vais te montrer de quel bois je me chauffe ». De façon prudente mais récurrente, chacun l’emploie à sa façon : certains se montrent fermes, d’autres en proie à l’indétermination. »

    Rappeler le titre ne fait pas de mal. Et pour la précision temporelle, je pense que tout compte fait elle était superflue.

    « Notre cher président, dans la dépendance de sa maladresse sans vacances, exécute la danse des oscillations, des va-et-vient : une prouesse puisqu’il ne perd pas l’équilibre… Enfin… »

    La teinte ironique, « notre cher président » n’est pas vraiment nécessaire et vous fait prendre parti, c’est sans doute volontaire mais ça nuit à votre article puisque tout lecteur qui soutient le président n’accordera pas foi à vos propos. C’est à cela que sert la neutralité, même dans les articles d’opinion. Ensuite « dans la dépendance de sa maladresse sans vacance » est une proposition lourde parce qu’elle est un surajout de qualificatifs pour la dépendance, ou la maladresse. En effet, les deux sont des noms communs, et soit « maladresse » est complément du nom « dépendance » ce qui serait logique grammaticalement, soit « dépendance » sert à qualifier « maladresse » malgré les règles grammaticales, ce qui semble être le cas à la première lecture et donc rend un effet étrange. On a donc le président dans sa dépendance de sa maladresse sans vacance. Cela fait beaucoup de noms communs pour qualifier un président. De plus, dépendance renvoie à président, maladresse à dépendance et vacance peut renvoyer à maladresse, on en arrive donc à une sorte de cascade de qualificatifs assez désagréable stylistiquement parlant. Choisissez le nom à qualifier et n’employez les autres termes que pour lui directement. Cela nous donnerait par exemple : « Notre cher président, dont la maladresse maladive ne semble pas vouloir prendre de vacance, exécute la danse (…) » (maladive remplace dépendance). J’emploie ici une subordonnée relative pour scinder grammaticalement la phrase en deux comme vous le fîtes avec la ponctuation. Le rendu est plus clair, plus lisible et plus joli si l’on se veut quelque peu poète.

    Pour le reste du premier paragraphe, je n’ai rien de plus à dire.

    Vous comprendrez que je ne m’attarde que sur ce premier paragraphe, tatillon comme je suis. Néanmoins, si ma critique, toute formelle qu’elle est, vous paraît utile, n’hésitez pas à m’en demander une suite. Je ne suis pas certain d’en être capable, mon temps n’étant plus essentiellement libre pour longtemps, mais je m’y attélerai si je le peux.

    Voilà, bonne journée.

    Thomas Husar-Blanc

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