Archives mensuelles : septembre 2014

Jolie Nouvelle-Zélande

Pourquoi devrait-elle rejoindre le Conseil de Sécurité de l’ONU?
De Jose Ramos-Horta
Président antérieur du Timor Oriental
Lauréat au Prix Nobel de la Paix (1996)

A l’exception de mon pays natal où beaucoup de mes proches ont été enterrés au nom de notre long combat pour la liberté, sans aucune hésitation, la Nouvelle-Zélande fait partie des dix endroits au monde dans lesquels j’aimerais le plus m’établir.

D’une superficie de 268.000 Kilomètres carrés, comptant 4,5 millions de merveilleux habitants et un revenu per capita de $46,000 US, la Nouvelle-Zélande est un pays riche en tout point de vue, prospère et égalitaire, sans prétention et fier d’être indépendant.

Les Pakehas (les néo-zélandais de descendance européenne) représentent 70% de la population; à peu près 13% sont d’origine Maori et habitant des Iles du Pacifique; les populations asiatiques représentent 7%, et les populations métis 8%. Il n’y a aucune religion dominante: plus de 20% se disent athées, 15% se disent anglicans, 12% catholiques, 11% presbytériens et d’autres variantes du protestantisme.

L’alphabétisation est de 100% et l’espérance de vie est de plus de 80 ans. Unique inquiétude: les néo-zélandais semblent avoir oublié les rapports sexuels puisque le taux de croissance de la population se trouve en dessous des 0,9%.

Contrairement à d’autres pays colonisés par les européens ayant annihilé l’identité, la culture et la langue indigène, la Nouvelle-Zélande reste exemplaire dans ses efforts pour renouer avec les origines de ces habitants des îles, le peuple Maori. Le Maori est donc la langue officielle avec l’anglais et le langage des signes néo-zélandais.

Les Maoris, peuple extrêmement fier, ont combattu les colons européens lors de leur arrivée en Nouvelle-Zélande, mais, en 1840, les dirigeants Maoris et représentants de la Couronne Britannique signent le traité de Waitangi, créant ainsi la Nouvelle Zélande.

La beauté naturelle de la Nouvelle-Zélande est tout simplement stupéfiante et contrairement à l’Australie, qui abrite de nombreux animaux les plus laids et venimeux du monde, elle est épargnée de toutes ces créatures. Il n’y a ni scorpions ni cobras.

Pendant la Guerre Froide, être “au bout du monde” s’est avéré être une véritable chance. La Nouvelle-Zélande est tellement loin que même les “expansionnistes” de l’Union Soviétique ne s’y intéressaient pas. Cette distance et cette isolation ont toujours protégé le pays des superpuissances prédatrices.

Comme les australiens, qui ont connu des dizaines de milliers de morts sous l’emprise Britannique lors de guerres absurdes en Asie et en Afrique, les néo-zélandais eux aussi servirent de chair à canon pour la Couronne Britannique et l’impérialisme américain lors de nombreux combats en Asie, Afrique et Turquie.

Tout en profitant de liens forts avec les Etats-Unis et l’Europe, les néo-zélandais ont fait preuve d’indépendance et de beaucoup de dignité à plusieurs reprises. Au début des années 80, cette île, vision de carte postale, a tenue tête au géant américain en refusant d’abriter des armes Nucléaires. En réponse, les Etats-Unis suspendront la participation de la Nouvelle-Zélande au traité de sécurité ANZUS. Les Néo Zélandais s’opposaient également aux essais nucléaires français dans les îles du Pacifique. Cela leur coûtât le sabordage du Rainbow Warrior à Auckland par les services secrets Français. A ce jour, La Nouvelle-Zélande ne s’est toujours pas dotée de l’arme nucléaire.

En Octobre prochain, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne et la Turquie se disputeront deux sièges vacants au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies : deux sièges sont disponibles pour trois prétendants.

Mon pays, le Timor Oriental soutient activement la Nouvelle Zélande dans l’obtention d’un des deux sièges. Faisant à-peu-près la taille de la Norvège et tout aussi indépendante dans les affaires internationales, la Nouvelle-Zélande est un de ces rares pays ne subissant aucun conflit, n’ayant jamais été envahi et n’ayant jamais envahi aucun voisin non plus.

Modeste et discret, ce pays ne se vante jamais de ses généreuses contributions financières à la région ainsi qu’au reste du monde, soit près d’un demi milliard de dollars au total. Bien que petite, la Nouvelle-Zélande a énormément contribué au développement, à la paix et la sécurité au sein de notre région, tout particulièrement auprès des îles Salomon, Bougainville et du Timor-Oriental. A la fois, les forces de défense et la police néo-zélandaise se sont impliquées dans les opérations des Nations Unies en Timor Oriental. Cela a contribué à la stabilité de mon pays lors de la phase post-indépendance relativement difficile.

La Nouvelle-Zélande a également déployé ses soldats de la paix loin de ses rives en Afghanistan, Bosnie, au Kosovo, au Sinaï ainsi que dans les zones démilitarisées du Nord et du Sud de la Corée. La Nouvelle-Zélande n’a pas envoyé ses troupes en Iraq puisque cette mission n’a pas été soutenue par les Nations Unies.

La Nouvelle-Zélande a également été fortement impliquée aux secours des victimes de catastrophes naturelles, tout particulièrement celles qui ont touchées les îles du Pacifique et l’Asie du Sud Est, des zones touchées par les cyclones, tremblements de terres et les éruptions volcaniques.

Pourquoi suis-je aussi passionné lorsqu’il s’agit de soutenir la candidature de la Nouvelle-Zélande au siège du Conseil de Sécurité des Nations Unies?

Au fil des quarante dernières années, j’ai été activiste des Droits de l’Homme, défenseur de l’indépendance, diplomate, ministre des Affaires Etrangères, Premier Ministre, Président, soit quarante ans d’observation, d’apprentissage et d’exercice des pouvoirs gouvernementaux tout en pratiquant la diplomatie internationale et en bénéficiant des programmes des Nations Unies, victime des indifférences du monde mais reconnaissant lorsqu’elles se sont transformées en compassion.

Le Conseil de Sécurité des Nation Unies est un organe que je ne connais que trop bien. J’ai vécu et vieilli en son sein, dès l’âge de 25 ans lorsque je me suis adressé pour la première fois devant cette assemblée mondiale en décembre 1975. Il est bien trop important et impactant pour rester exclusivement aux mains des plus puissants.

A une époque incroyablement compliquée avec le Moyen-Orient, certaines zones d’Afrique ou d’Asie, le monde a besoin de petits pays indépendants comme la Nouvelle-Zélande au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il est également très important que d’autres petites nations membres sachent que le Conseil de Sécurité leur est accessible en voyant la Nouvelle-Zélande y accéder.

Alors qu’une puissance mondiale comme les Etats-Unis est en effet indispensable, alors que des puissances régionales comme la Chine, la Russie, le Japon, l’Indonésie, la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, le Brésil, le Niger, l’Afrique du Sud etc… sont toutes également indispensables, le monde a besoin de petites nations avec derrières elles des décennies d’engagements dans les affaires mondiales pour faciliter le dialogue, la médiation et amener les belligérants à la table des négociations.

La Nouvelle-Zélande fait parties de ces pays. J’ai tout à fait confiance en le fait qu’elle marquera profondément, calmera les agitations, apportera de la sérénité, proposera des compromis réalisables et des accords durables.

Le Timor Oriental votera pour la Nouvelle Zélande et je souhaite que tout autre dignitaire de l’ONU en fasse autant.

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Jose Ramos-Horta était Secrétaire-Général-adjoint, représentant spécial du Secrétaire-Général des Nations Unies et Médiateur de la crise socio-politique bissau-guinéenne (2013-2014). Il a été universellement acclamé pour son succés dans son rôle de médiateur en Guinee Bissau. Avant cela, il était Président, Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangéres du Timor Oriental (2001-2012) et Lauréat du Prix Nobel de la paix en 1996

Non merci pour ce moment!

Sordide succès que celui du livre de Madame Valérie Trierweiler!

Qui d’entre nous s’imaginerait écrire tant de lignes avec la simple finalité d’atteindre davantage une bête blessée, occultant tout respect de soi et des nombreuses années passées aux côtés d’un homme, qui qu’il eut été?

Qui peut accorder un quelconque crédit, une quelconque essence aux paroles prononcées dans l’intimité d’un couple, pour se faire mutuellement -éventuellement- rire et relâcher la pression?

Je ne suis pas -loin de là- une amie de François, mais le pathétisme de la France supplante ma non-adhésion à la politique du Gouvernement.

Comme dirait mon père, il méritait que ce fût dit!